Les jours se suivent et ne se ressemblent pas chez Sécurité Sirois. Après une vague d’annulations d’événements en raison du coronavirus, la demande pour des agents de sécurité explose dans les hôpitaux et les résidences pour aînés.

Disons que c’est un peu le bordel présentement, soupire Martin Sirois.

Joint au téléphone entre deux réunions, le président de Sécurité Sirois, une importante firme privée basée à Québec, est passé par toute la gamme des émotions depuis le début de la pandémie.

Il y a d’abord eu la déclaration du premier ministre Legault, jeudi dernier, qui a recommandé l’interdiction des événements de plus de 250 personnes.

Selon Martin Sirois, la mesure a eu un impact dévastateur sur ses engagements à venir.

On a perdu plus d’un million de dollars en contrats en l’espace de quelques jours, se souvient-il. Le téléphone ne dérougissait pas.

Plusieurs festivals prévus cet été ne se tiendront pas. La COVID-19 a bousculé les plans d’une foule d’événements et de salons à travers la province.

Revirement de situation

La tendance s’est cependant inversée à partir de samedi, quand Québec a déclaré l’état d’urgence sanitaire.

Les visites ont notamment été interdites dans les hôpitaux, les CHSLD et les résidences pour aînés afin de protéger la population plus vulnérable.

Les besoins de sécurité ont alors bondi, plusieurs établissements sentant le besoin d’obtenir de l’assistance afin de faire respecter les nouvelles consignes.

Nous avons plusieurs centaines d’agents au travail présentement. Le gros de la demande provient du réseau de la santé, constate Martin Sirois.

Si les demandes continuent à s’accumuler, il s’attend même à devoir refuser certains contrats, faute de main d’œuvre.

Entre temps, l’entrepreneur prépare du matériel de base comme des gants et des masques dans les bureaux de son entreprise pour ses employés. Il tient par ailleurs à saluer l’engagement de son personnel, qui travaille présentement dans des conditions difficiles.

Les agents de sécurité sont habitués à vivre toutes sortes de choses, mais là, j’avoue que c’est pas mal différent, concède-t-il.

Un syndicat à l’écoute

Le Syndicat des métallos, qui représente environ 15 000 agents de sécurité embauchés par des firmes privées au Québec, admet que la situation actuelle peut être une importante source de stress pour ses membres.

Si les employeurs ont le devoir de mettre en place des conditions de travail sécuritaires, certains agents ont signalé des lacunes sur le terrain depuis le début de la pandémie.

« On rend accessible des formulaires de déclaration de risques en ligne, explique le président de la section locale 8922 du Syndicat des métallos, Patrick Pellerin. Ça nous permet d’intervenir en temps réel et de sensibiliser les employeurs. »

Selon lui, la plupart des entreprises se montrent très ouvertes à apporter les changements nécessaires.

source: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1675505/covid-19-la-demande-pour-des-agents-de-securite-explose